UNE NUIT, LE RÊVE DEVENU RÉALITÉ

UNE NUIT, LE RÊVE DEVENU RÉALITÉ

Des années se sont écoulées
Dans la funeste moiteur de nos cœurs salés
Et cette nuit mélancolique
La clameur de la négritude
A posé les plaintes de l’espérance des nègres
Le nègre renait dans la prosodie de la négritude
Âpre tendresse de ses pensées
Couleur  de sang
Oui du sang !
Du sang des nègres morts
Du sang des négresses assassinées
Du sang des négrillons exécutés
Du sang des esclaves tués
Le sang des noirs disparus
Hurlant dans l’irréel des spectres
Désapprobateurs  de l’affliction des sceptres
Sur nos colonnes
Liberté !
Ils n’oublieront pas
Ils n’oublieront jamais
Ces quatre siècles
Siècles de supplices et de désarrois dans les navires négriers
Mais avanceront
Dans l’épique fervente lueur de leur arc en ciel
Couleur de nègre
Couleur de noir
Couleur d’Afrique et d’espoir
Le noir renait  de la flétrissure
Peut-on tuer un nègre ?
Oui !
Peut-on arracher les pensées, les rêves d’un noir
Jamais !
Car ils sont enfouis en son esprit
Tel un volcan endormi

Et même s’il s’avère qu’il meurt
Ces pensées, ses rêves survivront pour devenir réalité
Ce soir en cette limpide nuit de phénix
Le noir renait d’une longue attente
Les étoiles en sont témoins
Le soleil nonobstant couché entend ses cris
Le vent souffle à l’oreille de chacun d’eux
Victoire !
Justice !
Liberté !
Oui, liberté 
Liberté d’expression
Liberté de vivre comme ils l’entendent
Leur justice ils ne la feront pas
Mais elle se fera d’elle-même
Cette nuit de cygne
L’Afrique renait
Et cela à jamais,
Jusqu’à la fin des temps

Maj-Derek